Règlement de manœuvres de l'infanterie russe en 1826 (modification)

Trouvé dans une discussion sur TMP, un trésor communiqué par des reconstitueurs napoléoniens russes :

http://www.reenactor.ru/ARH/Drill/Vistitskiy.pdf

Traduction du paragraphe qui suit ce lien (2^e paragraphe du 1^er message d'Alexandre) :

Sasha a écrit:Ce travail illustre la "école de bataillon" d'abord publié en tant que troisième section de la "Воинский устав о пехотной службе" (école militaire 1816 pour le service d'infanterie). La plupart des auteurs prennent cette publication 1816 comme étant le reflet de la pratique de Russie pour 1810-1815, basé sur un ensemble d'instructions pour l'infanterie publié en 1811.

----------------
C'est la 168^e et dernière page qui fait tout l'intérêt de ce document, en effet, c'est un scan d'un seul tenant de toutes les planches, il y en a 79.
Voici le lien non protégé pour télécharger directement le PDF : http://dlib.rsl.ru/01003557909
(cochez Acrobat reader puis cliquez sur le bouton blanc ou servez-vous de Chrome)
Il faut beaucoup, beaucoup, agrandir cette page heureusement  la résolution très élevée le permet.
Vous verrez qu'à partir de 1810 l'infanterie russe manœuvre exactement comme l'infanterie prussienne, donc, à part les manœuvres sur la division centrale, comme l'infanterie française (notamment la colonne à la Guibert).

Dès que j'ai le temps je fais les captures écran (79 quand même) !

Merci pour ce doc, en effet avec les images c'est de suite plus compréhensible. Cela semble en effet très proche du manuel de 1791.

C'est très instructif, par contre valable après 1810 (donc après les guerres napoléoniennes    ).

J'apprécie beaucoup les carrés car le manuel de 1791 est lui très succint sur ce point........

buriefr a écrit:Merci pour ce document, en effet avec les images c'est de suite plus compréhensible. Cela semble en effet très proche du manuel de 1791.

Je t'en prie Alain. 
C'est copié sur les manœuvres pratiquées par les Français. Les Prussiens ont le même règlement. 

buriefr a écrit:C'est très instructif, par contre valable après 1810…

C'est le règlement de la réforme de Barclay de Tolly de 1810. C'est donc valable pour 1812, 1813 et 1814.
Pour les Prussiens, la réforme de 1808 est valable pour 1812, 1813, 1814 et 1815.
C'est le règlement russe antérieur à 1810 qu'il est difficile de trouver.
Le volume 2 de « Tactics of the Russian Army in the Napoleonic Wars » qui parle de l'armée russe après la réforme, est libre de droit mais pas le volume 1 qui décrit l'armée russe avant 1810.

buriefr a écrit:J'apprécie beaucoup les carrés car le manuel de 1791 est lui très succinct sur ce point…

Oui, tu as raison pour le manuel de 1791, mais il me semble qu'ils sont évoqués dans les règlements provisoires dont parle Emmanuel dans les pages que je construis sur le site.
Comme l'explique Emmanuel (et je le sais depuis une bonne dizaine d'années), il faut regarder les règlements postérieurs pour savoir ce qui était pratiqué pendant les guerres de la Révolution, du  Consulat et du 1^er Empire.

Je l'écrivais dans le manuel des formations de ma première règle (Les Aigles Impériales) : dans le domaine tactique des formations et des changements de formation, comme pour l'armement, tout le monde copie tout le monde !
Ainsi, les manœuvres inventées par Frédéric le Grand étaient copiées par les autres puissances.
Guibert fils qui a fait la guerre de Sept Ans avec son père va rédiger plusieurs essais (à la suite de ceux de son père) qui vont très fortement inspirer le règlement de 1791.
Ce sont les changements de formation inventés par Guibert à partir de la colonne fermée serrée en masse, qui vont donner l'avantage tactique aux Français jusqu'en 1807 inclus.

Lire :
L'Infanterie au XVIIIe siècle — LA TACTIQUE — PAR Le Commandant d’artillerie COLIN
et aussi
LA TACTIQUE ET LA DISCIPLINE DANS LES ARMÉES DE LA RÉVOLUTION

Merci Thierry

En fait pour les carrés, j'ai trouvé dans un exemplaire publié en 1821 le supplément suivant (Cet article et le suivant ne font point partie de l'Ordonnance ; mais comme les manœuvres qu'ils décrivent ont été exécutées dans plusieurs camps, par ordre supérieur, on a cru devoir les placer ici par supplément.) :



On fera rompre par divisions à droite, et serrer à distance de peloton.
La première division ne bougera pas.
La dernière fera demi-tour à droite, et celles du centre, par pelotons à droite et à gauche pour former le carré.
Pour rétablir la ligne sur le même emplacement, on fera reformer les divisions ; et toutes, excepté la première, feront demi-tour à droite pour regagner leur distance, en avançant par la gauche.
Ces mêmes divisions feront un demi-tour à droite, et seront remises en bataille.

C'est l'inverse de la manœuvre précédente ; elle s'exécutera par les commandements contraires.

Pour exécuter ce mouvement, on commande par division à gauche pour la droite, et par division à droite pour la gauche.
On fait serrer les divisions à distance de peloton, sur le centre de la ligne qui est marquée par les adjudants-majors, en observant que la quatrième division du premier bataillon, et la première division du second bataillon, doivent conserver entre elles la distance d'une division. Enfin on fait faire par peloton à droite et à gauche à toutes les divisions, excepté aux première et dernière, qui font demi-tour à droite.
La ligne se rétablit, comme au premier exemple, en reformant les divisions.

Il faut ployer la colonne, par divisions, à distance de peloton, sur la division de droite.
Former ensuite le carré par le commandement :
Par peloton, à droite et à gauche.
La première division fait demi-tour à droite.
La ligne se rétablit en reformant les divisions, et en les déployant sur la première qui ne bouge pas pendant tout le mouvement,

Cette manœuvre est l'inverse de la précédente ; elle s'exécute par des commandements contraires.

Ce mouvement s'exécute en faisant former la colonne serrée, sur la division du centre, à distance de peloton, la droite en tête.
On commande ensuite : Par peloton, à droite et à gauche.
La première division ne bouge pas.
La dernière fait demi-tour à droite.
La ligne se rétablit en faisant reformer les divisions qu'on déploie ensuite sur celle du centre ; celle-ci ne bouge pas, ne doit pas même se porter à la hauteur de la première division.

Dans toutes les formations de carrés, les compagnies de grenadiers sont toujours divisées par sections, et placées aux angles sur une ligne diagonale, à dix pas en avant.
Si la ligne est de plusieurs régiments, et que chacun d'eux doive former un carré, il convient de faire porter les régiments impairs à cent cinquante pas (200 m) en avant, afin de former l'échiquier, et faire que les feux qui se croisent deviennent plus meurtriers, sans être dangereux pour les troupes ainsi disposées.

buriefr a écrit:En fait pour les carrés, j'ai trouvé dans un exemplaire publié en 1821 le supplément suivant
FORMATION DU CARRÉ DANS LES ÉVOLUTIONS DE LIGNE.

Merci Alain, c'est bien que tu l'aies trouvé, ça m'évite de chercher sur mon disque dur et dans ma documentation ! 

buriefr a écrit:il convient de faire porter les régiments impairs à cent cinquante pas (200 mètres) en avant

Il y a souvent des coquilles dans les livres d'époque, le pas français étant égal à 0,65 mètre, 150 pas = 97,5 mètres soit environ 100 mètres (et non pas 200 mètres). 

Rappel :
Dans « Silex & Baïonnette » échelle 15 mm, 1 millimètre égale un pas français soit 0,65 mètre.

Autant pour moi, c'est le pas de 2/3 de mètre donc 150 pas = 100 m
D'autre part, la distance entre 2 bataillons est de 8 toises, soit 16 m (merci Berthe) soit 3,5 cm (en 25mm)
Mea culpa pour l'erreur de calcul.

Ce n'est pas grave Alain, je croyais que tu avais recopié texto le document. 

un Pouce = 2,707 cm
un Pied = 12 pouces = 32,484 cm
un PAS français = 2 pieds = 65 cm (0,64968 m)
Une toise = 3 pas

Je vois que tu maîtrises le sujet.  
Oui, pendant plusieurs années de travail et dans la première édition de S&B, j'avais gardé les 8 toises d'intervalle (soit 24 pas ou 24 mm à l'échelle du 15 mm).
Dans la dernière édition, pour simplifier, j'ai décidé que l'intervalle était égal au front d'un peloton.
Le principal étant que les joueurs ne collent pas leurs unités !