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La formation et l'attaque du 1er corps d'Erlon à Waterloo

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La formation et l'attaque du 1er corps d'Erlon à Waterloo Empty La formation et l'attaque du 1er corps d'Erlon à Waterloo

Message par Thierry M. Lun 30 Nov 2020 - 20:10

Dans ce sujet : « La formation et l'attaque du 1er corps d'Erlon à Waterloo », Diégo Mané prouve à nouveau son érudition et son intelligence de façon magistrale !
Je vous laisse lire sa démonstration.
À l'issue de celle-ci un lecteur a posé plusieurs questions auxquelles je me suis permis de répondre puisqu'elles avaient, à mon humble avis, trait à l'histoire militaire et non à la règle de Diégo. Cependant, pour ne pas détourner les lecteurs de Planète Napoléon vers S&B je n'ai pas insisté sur ma vision des combats (napoléoniens ou pas) !
C'est pourquoi je recopie ici ma réponse en la complétant avec les éléments de règle de S&B.
———

La question (telle quelle) :
Du coup,une question, sait-on quel est l'intervalle préconisé entre bataillons de première ligne et de deuxième ligne pour éviter à ceux-ci la pénétration des boulets tout en leur premettant de venir soutenir efficacement la première ligne? Ey qu'en est-il du déploiement réel de ceux-ci sur le terrain?
L'excellent pdf (de 2014) Diégo consacré à l'organisation divisionnaire donne des exemples, mais on a peu de chiffres sur les distances  par exemple pour la divisions Boudet à Iéna ou pour un ordre mixte?
Ce qui m'amène à une autre question, où se place l'dans ces cas là l'état major divisionnaire et les généraux de brigade pour garder un command and control efficace?

Mes réponses :
pour éviter à ceux-ci la pénétration des boulets tout en leur permettant de venir soutenir efficacement la première ligne ?
La pénétration des boulets ne peut pas être évitée ! En effet, suivant le calibre un boulet peut parcourir 200 à 400 mètres à l'horizontal et ensuite ricocher sur 600 à 1000 mètres avec efficacité, voire beaucoup plus si les conditions s'y prêtent ! Le seul moyen d'échapper — relativement — aux boulets consiste à se coucher et/ou se positionner derrière une crête.
Pour mémoire : un boulet peut traverser 10 à 24 corps humains, voire beaucoup plus. Mad
Pour rappel : dans S&B, 24 soldats représentent 8 figurines l'une derrière l'autre quand les soldats sont sur trois rangs (la plupart des nations) et 12 figurines l'une derrière l'autre quand les soldats sont sur deux rangs (typiquement les Anglais dans la Péninsule ibérique).
Les possesseurs de S&B savent que les portées qui y sont données sont les portées historiques de chaque calibre, il m'a fallu plusieurs années de recherche pour en réunir un maximum.
Rappel des échelles :
- en 15 mm un millimètre vaut 0,65 mètre (soit un pas) ;
- en 25 mm un millimètre vaut 0,408 centimètre (arrondi à 0,41).

Du coup, une question, sait-on quel est l'intervalle préconisé entre bataillons de première ligne et de deuxième ligne
L'intervalle réglementaire entre deux bataillons (escadrons) en ligne côte à côte est de huit toises (de mémoire).
L'intervalle réglementaire entre deux bataillons (escadrons) en ligne l'un derrière l'autre est égal à la largeur du front du premier bataillon (escadron) plus huit toises.
En fait, chaque bataillon doit évoluer dans un carré dont le côté est égal à son front plus huit toises, ceci afin que les bataillons puissent changer de formation (de ligne à colonne et vice-versa) sans se gêner mutuellement.
Pour mémoire : à l'époque on nommait « carré » n'importe quelle forme rectangulaire et on nommait « carré parfait » ce que nous appelons tout simplement carré ! Il est important de le savoir pour mieux comprendre les textes de l'époque.
Une toise égale trois pas de 0,65 mètre soit 1,95 mètre.
Quand l'unité est en ligne elle occupe un des côtés du carré imaginaire, quand elle passe en colonne elle peut occuper n'importe quelle verticale à l'aplomb d'un de ses pelotons.
Les possesseurs de S&B savent que l'emprise au sol des unités y est parfaitement représentée, de même que l'écartement (réglementaire) à respecter entre les unités sous peine de désorganisation de celles-ci, désorganisation qui est très pénalisante dans S&B.

tout en leur permettant de venir soutenir efficacement la première ligne ?
Pour soutenir une unité il suffit d'être placé derrière elle pour dissuader un ennemi de l'attaquer par l'arrière ! L'unité en première ligne est ainsi (r)assurée sur ses arrières ! Cool
Le soutien moral représentant l'assurance de son arrière par une unité amie est représenté par un bonus dans S&B (et dans d'autres règles), je pourrai ne pas donner de bonus quand l'arrière de l'unité est protégé et donner un malus quand il ne l'est pas, ceci pour tirer le test de moral vers le bas.
Mais il est envisageable de ne donner ni bonus ni malus puisque le joueur sait ce que risque son unité si elle est attaquée par l'arrière (déroute immédiate), ainsi c'est le joueur qui aurait la pression psychologique et elle peut influencer son raisonnement ! Le joueur est le premier à oublier son plan initial ! Wink

Et qu'en est-il du déploiement réel de ceux-ci sur le terrain ?
Le déploiement est à la discrétion du général de brigade ou de division ou du corps d'armée ou de Napoléon !
Ou du joueur de S&B ! Puisque c'est ce que j'ai cherché à faire : mettre le joueur dans les conditions tactiques historiques de la période 1700-1840.
J'insiste sur le mot « tactique » car, à mon sens, dès que l'on sort de la représentation au niveau de l'unité (bataillon, escadron, batterie) et de l'échelle de temps (un tour de jeu égale une période d'une minute à une minute trente) les mécanismes sont totalement différents.
Ainsi un créateur de règle qui annonce qu'il modélise quinze minutes réelles devrait multiplier par quinze les mouvements mais aussi les pertes infligées ! Combien de créateurs font cet effort ?

L'excellent pdf (de 2014) Diégo consacré à l'organisation divisionnaire donne des exemples, mais on a peu de chiffres sur les distances  par exemple pour la division Boudet à Iéna ou pour un ordre mixte ?
A priori, quand on regarde les plans (Colin, Saski et autres) les unités sont à distance réglementaire.
C'est pour ça que la formation adoptée sur ordre de Napoléon est absolument aberrante et incompréhensible ! Rolling Eyes
La punition sera la même avec S&B : recul du premier bataillon et désorganisation de ceux qui sont collés derrière lui !
Le respect de la distance réglementaire évite ce « problème », les fuyards se diluent dans l'espace et le temps et ne cherchent pas à entrer dans l'unité en ordre serré qui se trouve derrière, éventuellement celle-ci a le temps de doubler ses sections pour les laisser passer avant l'arrivée des poursuivants sauf si ce sont des cavaliers auquel cas elle passera en carré.

Ce qui m'amène à une autre question, où se placent dans ces cas-là, l'état-major divisionnaire et les généraux de brigade pour garder un command and control efficace ?
J'ignore ce que signifie « command and control » ?
Les généraux se déplaçaient en fonction des circonstances, dans la plupart des cas ils étaient derrière et/ou au milieu de leur brigade, division, corps d'armée, armée. Un général ne cherche pas à arrêter une balle perdue ou à perdre un membre ou la vie sauf nécessité absolue. Cool
Une fois les ordres donnés aux colonels les généraux ne peuvent suivre l'évolution des combats que grâce aux fumées des tirs et essayer de distinguer les détails à la longue-vue. Un « chef » n'a aucun contrôle sur des unités engagées au combat et son rôle n'est pas de les mener à l'attaque (Joubert y a perdu la vie) !
Un bon général (officier) gardait toujours des troupes en réserve proportionnellement aux troupes engagées : un colonel garde un bataillon, un général de brigade garde un régiment, un général de division garde une brigade, etc. (sans parler des commandants de bataillon, des capitaines de compagnie, etc.)
Quand un officier supérieur vient voir Napoléon pour avoir des renforts ça signifie qu'il n'a plus de réserve, le rôle de Napoléon ou d'un bon général étant d'utiliser sa réserve pour exploiter une faute ennemie, une percée, donner le coup de grâce ou, malheureusement, tenter de couvrir la retraite !

« Command and control » est une expression issue des règles anglo-saxonnes. Dans S&B cette expression n'existe pas parce que j'ai utilisé un moyen simple pour représenter le chaos de la guerre : l'attitude des unités.
1. Le joueur déplace ses unités comme il l'entend : après tout, il s'est fixé, ou pas, des objectifs pour accumuler des « points de victoire » et doit donc les atteindre !
2. Le colonel du régiment a une attitude à respecter absolument et c'est cette contrainte qui va déclencher le chaos ! En effet, tant que l'adversaire ne se met pas en travers, tout va bien, mais dès que l'attitude du régiment (donc, des unités) ne correspond plus au(x) désir(s) de son propriétaire celui-ci va devoir la changer et c'est là que les choses se corsent : le changement d'attitude n'est pas instantané et les chances de changer l'attitude dépendent de l'addition de plusieurs paramètres couplée à un jet de dé !
Comme les généraux sont limités en points de commandement, la situation peut très vite se dégrader !
Donc, dans S&B on « commande » au moment où on donne les marqueurs d'attitude mais après on ne contrôle plus que les mouvements et les changements de formation. Seules les unités en réserve peuvent être contrôlées d'où l'importance d'en avoir !

Merci de votre attention. Smile
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Message par Thierry M. Mer 2 Déc 2020 - 11:45

Mes réponses ont entraîné d'autres questions ou demandes de précision, voici donc de nouvelles réponses !

Questionneur a écrit:
Thierry M. a écrit:
Questionneur a écrit:… tout en leur permettant de venir soutenir efficacement la première ligne ?
Pour soutenir une unité il suffit d'être placé derrière elle pour dissuader un ennemi de l'attaquer par l'arrière ! L'unité en première ligne est ainsi (r)assurée sur ses arrières ! Cool
Oui, mais à quelle distance derrière elle ? 😁  😁
Le front d'un bataillon à plein effectif fait, à peu près, 140 mètres, 140 mètres plus huit toises = 155,60 mètres, soit la portée efficace du fusil (portée 300 mètres), ça suffit largement pour dissuader une unité ennemie de venir attaquer le copain par l'arrière ! Sans oublier que l'ennemi a lui aussi une épaisseur et un espace nécessaire pour manœuvrer et qu'en attaquant l'arrière de l'unité amie il présente lui-même son arrière ! Chose qu'un commandant de bataillon (escadron) n'envisagerait même pas de faire !
La guerre c'est simple, il suffit de se mettre en situation ! Cool

Questionneur a écrit:
Thierry M. a écrit:Une fois les ordres donnés aux colonels les généraux ne peuvent suivre l'évolution des combats que grâce aux fumées des tirs et essayer de distinguer les détails à la longue-vue.
Là, c'est le : « à la longue-vue » qui m'interpelle, les généraux (de brigade et de division) seraient donc à plusieurs centaines de mètres ? Du coup, comment réagir pour rattraper une troupe en difficulté ? Et comment le général de division garde-t-il le contact avec ses brigadiers (doit-il transmettre régulièrement sa position ?)
Je l'ai déjà dit : « Un général n'a aucun contrôle sur des unités engagées au combat et son rôle n'est pas de les mener à l'attaque. » La fumée, les obstacles, les troupes, interdisent toute visibilité et toute compréhension immédiate de près !
C'est le colonel qui rattrape les unités de son régiment, les généraux ont autre chose à faire que de s'occuper d'une seule unité ! Les généraux de brigade savent où est leur général de division car celui-ci les a prévenus avant la bataille, ensuite, si besoin, le général de division envoie ses aides de camp, voir des estafettes, pour informer ses brigadiers de ses déplacements. Ça se passe ainsi à tous les niveaux hiérarchiques. L'inférieur sait toujours où se trouve, en principe, son supérieur.
Un général qui prend le contrôle d'une ou deux unités perd le contrôle de toutes les autres et, surtout, ne commande plus ses réserves ! Cool

Le « command and control » est une invention des wargamers anglo-saxons qui ne voulaient pas peindre des colonels ! Wink
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La formation et l'attaque du 1er corps d'Erlon à Waterloo Empty Re: La formation et l'attaque du 1er corps d'Erlon à Waterloo

Message par buriefr Jeu 3 Déc 2020 - 8:39

Les généraux (et les maréchaux) ont commandés leurs troupes du premier rang. Ils l'ont quasiment tous fait, à commencer par Bonaparte
Je suis d'accord avec toi que du coup ils perdent tout contrôle sur le reste de la situation stratégique autour d'eux.
C'est bien à prendre en compte dans les règles.
Bon courage
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